La tour

Ci-après, l’histoire du château de St Martin Du Fresne, tirée de différentes archives.

La tour est le seul vestige du château. Aujourd’hui rénovée, les travaux ont débuté en 2008 et ont été achevés en avril 2009. Le Conseil Régional Rhône-Alpes a décidé d’apporter son concours financier à la commune de St Martin du Fresne, en lui attribuant une subvention d’investissement d’un montant maximal de 25.690,00 €.

Diaporama des photos de la tour

CHATEAU DE SAINT MARTIN DU FRESNE.

Extrait de l’Atlas des châteaux forts de France

latour1 Donjon dressé par les THOIRE & VILLARS sur les terres du prieur de Nantua vers 1248 (1) ; il est conquis par les comtes de Savoie en 1330, mais repris par les THOIRE peu de temps après ; en 1335 un acte de pariage entre le sire de THOIRE & VILLARS et le prieur crée la ville franche qui en dépend ; en 1402 il est acheté par le comte de Savoie, à la fin du XVI ème siècle il est ruiné par les troupes du roi Henri IV.

* (1) – Note : En 1248, c’était Étienne II de THOIRE & VILLARS qui possédait la seigneurie de THOIRE & VILLARS, et ce depuis les environs de 1242, date de décès de son père, Étienne 1er.
(Source : Histoire de Bresse et Bugey de Guichenon).

Extrait du dictionnaire du département de l’Ain de POMMERO

latour2La paroisse faisait partie des dotations du monastère de Nantua dont les prieurs étaient seigneurs du village ; la garde de ce dernier fut confié aux THOIRE & VILLARS qui y firent bâtir un château pour tenir en bride les prieurs de Nantua et s’opposer aux envahissements des chartreux de Meyriat.
Ce château fût pris vers 1350 par les ducs de Savoie et démoli plus tard en 1601 par le maréchal de Biron (1) lors de la conquête du Bugey (2).
Il en reste une grosse tour circulaire sur un tertre peu élevé à l’Ouest du bourg.

* (1) – Note : Il s’agit de Charles de GONTAUT, duc de Biron, pair, maréchal et amiral de France, maréchal-général des camps des armées du Roi Henri IV, gouverneur et lieutenant général aux duché de Bourgogne et pays de Bresse. – Source : Histoire des pairs de France de Julien de COURCELLES.
* (2) – Note : La conquête du Bugey fut effectuée lors de la guerre de 1600 entre Henri IV et Charles Emmanuel, duc de Savoie – Cette guerre se termina par l’annexion du département de l’Ain par la France par le traité de Lyon du 17 janvier 1601. – Source : Quand les pays de l’Ain deviennent province française.

Extrait de Richesses touristiques et archéologiques du canton de Nantua

Les sires de Thoire disputaient aux prieurs de Nantua la suzeraineté de Saint Martin en invoquant leur droit de garde (1). Après une lutte violente, un traité de paix fut signé en 1248. Boniface de Savoie, prieur de Nantua, confia la garde de la paroisse de Saint Martin (prieuré, village, châteaux forts) à Étienne II de Thoire et Villars. Le village est pourvu d’un appareil de défense important : le Château ancien, dit Château Bruno, celui du Terreau, véritable forteresse, celui de l’Islette qui garde les moulins

* Note : Le village de Saint Martin, comme Nantua, fut dévasté par les Hongres. Le prieur demanda alors la protection des puissants sires de Coligny qui défendaient le Revermont et le Bugey contre les envahisseurs. Ce droit de protection fût transmis plus tard aux sires de Thoire (certainement vers 1200 à l’occasion du mariage de Humbert II de THOIRE avec Alix de COLIGNY car celle-ci avait apporté en dot les châtellenies autour de Saint Martin notamment Brion et Montréal).

Extrait du registre des procédures criminelles de Saint Martin du Frêne de 1563 – cote 25 B 688 aux AD de l’Ain.

Sur ce que les dits accusés auraient planté une borne sur le curtil du dit dénonçant, situé au dit Saint Martin, lieu dit, sous le fort de Longy-Villa (1) – D’après cet extrait il semblerait que Saint Martin possédait un fort au lieu dit Longeville.

Extrait de l’histoire de Nantua par DEBOMBOURG. – Excommunication de Saint Martin du Fresne en 1303.

latour3« Le prieur courroucé s’avança sur le village rebelle, mais force lui fut de rester en dehors de la porte qui était gardée par les habitants tumultueusement réunis. A sa sommation de livrer passage, on répondit par le bruit discordant de quatre cornes à Bouquin, en guise de trompettes, et la foule se retira dans le village, à l’abri des murs du château, attendant l’attaque du prieur. Guy de COLIGNY, nullement disposé à faire le siège de Saint Martin, retourna à Nantua. »

Aux dires de cet extrait, on peut déduire que le village de Saint Martin s’ouvrait sur Nantua par une porte. S’il existait une porte, on peut en conclure que le village était entouré d’une muraille, comme tous les villages dans ces époques du moyen âge. Le terme « siège » laisse sous entendre que le village était bien clôturé.

Conclusion :

Il y a peu de documents sur le château de Saint Martin, on peut néanmoins supposer que Saint Martin était un village fortifié, avec un château fort pour sa défense.

De ce château, on dit :
– qu’il a été dressé par les sires de Thoire vers 1248,
– qu’il a été conquit entre 1330 et 1350 par les comtes de Savoie, mais repris peu après par les Thoire,
– qu’il à été acheté en 1402 par le comte de Savoie,
– qu’il a été détruit par le maréchal de Biron en 1600 ou 1601.

Pour ce qui concerne le village, on peut supposer qu’il était entouré de murailles avec une porte du coté de Nantua et vraisemblablement une porte du coté de Maillat, et que ses principales défenses, outre le château, devait comprendre le château de Château Bruno et le fort de Longeville. Ces trois défenses étant certainement reliées par des murs qui assuraient la protection des maisons du village. Toutes ces constructions militaires ont certainement été démantelées par les troupes de Biron, et les pierres utilisées par la suite pour la construction des maisons du village.

On peut rajouter dans les défenses du village, le château de l’Islette pour défendre les moulins situés au bord de l’Oignin.